We have been blessed this spring and summer to be surrounded by eager young interns from some of Montreal’s best design schools and universities. Eden has been working hard at putting our ever-growing collection in an iPad-friendly format so that visitors to the gallery can scroll through images instead of having to wade through piles of linen-backed posters; Ashlee has been creating wonderful and up- to-date lists of our inventory; Emily is hard at work getting me organized for the Klinger book and Marie has been working on getting our Hohlwein prints in order.
We asked Marie to write ‘a little something’ on Hohlwein – one of our favorite artists – both so that she could have the opportunity of expressing herself, as well as so that we would have a little more information about this prolific German artist. As Marie is – you guessed it – French, the article which follows is the in the language of Molieres and Sartres… We hope you like it.
Ludwig Hohlwein : une brève introduction.

Hohlwein est un artiste d’affiche allemand né le 26 juillet 1874 à Wiesbaden. Amoureux depuis un jeune âge de la nature et du sport, il se tourne vers la sylviculture. Ses parents le convainc néanmoins de poursuivre des études d’architecture. Son diplôme en poche, il se spécialise dans l’architecture d’intérieure où il se fait un nom. Il continue néanmoins de peindre et de dessiner, certaines de ses œuvres sont même achetées par l’Etat Prusse ou exhibées dans la « Great Art Exhibition » de Berlin.
En 1906, il se détourne de l’architecture vers la création d’affiches. Sa réputation grandit alors de manière exponentielle, dépassant les frontières et atteignant par exemple les Etats-Unis et la Chine. Il profite de cette ouverture pour apprendre les différents types de publicité, d’art et de techniques de ces pays lointains. Malgré le nombre important de commissions qu’il reçoit, Hohlwein n’a ni assistant ni élève et s’occupe seul de la production et création de ces œuvres.
Le style d’Hohlwein est généralement caractérisé par l’utilisation de couleurs vives et peu nombreuses, de formes précisément définies, d’une composition épurée, et de l’humour. Hohlwein est connu particulièrement pour ses représentations réalistes d’animaux, et d’humains. Au travers de sa carrière il met au point une technique précise et efficace pour la production d’affiches.
L’affiche Riquet Sudana (1926) que nous avons à l’Affichiste est très représentative du réalisme dont fait preuve Hohlwein pour la représentation d’êtres vivants, et de sa technique.

Cette affiche est une publicité pour des pralines au chocolat et à la rose. Une femme noire portant un turban rose attaché derrière la tête y est représentée de trois quart. Elle porte un bijou composé d’un anneau et de la « main de Fatma » ou Khamsa sous son turban. Dans cette affiche, nous pouvons observer la manière dont Hohlwein crée cette impression de trois dimensions : les zones d’ombres et de lumière sont créées par la superposition de plusieurs impressions. Ceci se voit notamment sur le visage et sur les perles bleues du Khamsa. L’utilisation de seulement quatre couleurs vives (le rose, lemarron, le bleu et le blanc) crée des contrastes qui détachent le personnage du fond et renforcent l’efficacité de l’affiche. La composition de l’affiche est assez simple et délivre effectivement et directement son message.

La minimalisation des couleurs et de la composition que développe Hohlwein est encore plus explicite dans l’affiche Die Grathnohl Zigarette datant de 1926. Cette affiche ne comporte que trois couleurs : le vert du fond, le noir du personnage, et le rouge de la cigarette que le personnage fume. Ces couleurs pures, créent des contrastes et délimitent précisément les différentes formes. La cigarette que cette affiche est sensée vendre n’apparaît pas en entier, ni même au centre de l’affiche. Pourtant l’utilisation d’Hohlwein de la cigarette comme seul point de lumière est d’une efficacité étonnante. Cette affiche montre effectivement pourquoi Hohlwein était aussi demandé et recherché et combien son pouvoir publicitaire était important. L’imagination débordante dont il faisait preuve pour les nombreuses affiches qu’on lui commandait est extraordinaire, surtout quand il apparait qu’aucune de ses affiches ne se ressemblent (beaucoup).

La période 1912-1925 est la période la plus prolifique artistiquement pour Hohlwein. Il produit de nombreux posters, qui sont au nombre de 3000 après 1925. Pendant la première et seconde guerre mondiale, Hohlwein perd nombre de ses contacts outre-mer. Il produit des affiches pour les films de propagande du gouvernement où il se démarque encore de ses collègues en continuant d’éduquer et exposer le public au bon goût (contrairement à ses concurrents qui faisaient appel aux instincts les plus bas). Il participe à l’effort de guerre en produisant des affiches, notamment après 1933 et son entrée au parti nazi.

Un élément particulièrement intéressant de la carrière d’Hohlwein est son amour pour le
dessin : le niveau de perfection qu’il atteint dans ses affiches est époustouflant. Pourtant,
de son vivant, il ne pris jamais de cours de dessin. Son art est entièrement autodidacte. Le
réalisme qu’il parvient à atteindre paraît encore plus extraordinaire.
Il meurt le 15 septembre 1949 à Berchtesgaden après presque 43 ans de production
intensive et acclamée d’affiches.